La Révolution française et le Musée

Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’idée d’aménager des collections royales dans la Grande Galerie du Louvre prit forme. Il s’agissait du siège de l’Académie de peinture et de sculpture. C’est grâce à l’action du directeur général des Bâtiments du roi, le comte d’Angiviller, et la conception en 1784 d’un comité en charge d’agencer les collections qui permirent de conceptualiser le projet.

Les 3 influences majeures de l'histoire du Musée du Louvre à retenir

Pendant les troubles révolutionnaires, il y eut une confusion des biens de la Couronne avec ceux de la nation et le besoin d’enseigner au peuple. Sa création devenait ainsi urgente. C’est le 10 août 1793, jour d’anniversaire de la chute de la monarchie. que le Musée central des arts ouvrit ses portes après un décret officiellement adopté le 19 septembre 1792. De ce fait, Hubert Robert participa diligemment à la conception de ce projet de 1784 à 1792, et de 1795 à 1802. Il s’occupait notamment des acquisitions et de l’accommodation des collections.

La conception de Hubert Robert

D’importants travaux de rénovation étaient indispensables pour remettre dans un état convenable la Grande Galerie, construite à partir de la fin du XVIe siècle afin de faire le lien entre le palais royal du Louvre et celui des Tuileries, vétuste depuis 1776. Hubert Robert a ainsi réalisé de nombreuses vues de de cette galerie, se situant entre le réel et l’illusoire. Cette galerie montre son imagination poussée vers la perfection de l’esthétisme, mais aussi de ses aspirations d’architecte-décorateur de talent.

Un tableau, datant de 1789 figure actuellement dans la Grande Galerie de façon à rendre hommage à l’état d’esprit du peintre. Il s’agit de sa conception, éclairée par le haut par une filiation de dômes vitrés. Elle se divise en plusieurs espaces quadrillés par des niches contenant des statues. A l’intérieur de ces espaces se superposent des tableaux que peuvent admirer les groupes de visiteurs aguerris.

Dans un registre imaginaire, Hubert Robert a mis en liesse la salle de présentation parfaite. En effet, au sein d’une galerie inspiré de celle du Louvre, la Rome antique est présentée à travers des choix réfléchis des plus belles œuvres monumentales de sculpture et d’architecture par des tableaux fictifs. De surcroît, le peintre rappel ainsi le goût avancé de l’époque pour l’Antiquité romaine et évoque que la Grande Galerie est le lieu par excellence pour montrer ces chefs d’œuvre.

L’idée napoléonienne du Louvre et son universalisme

La création du Musée central des arts, exprime un des héritages les plus durables de la Révolution. Ainsi, il répondait nécessairement à des objectifs pédagogiques, à savoir, promouvoir l’avancement et l’innovation des arts et pérenniser l’instruction des citoyens comme des artistes, qui avaient le droit de pouvoir s’instruire et s’imprégner librement des chefs d’œuvre du musée. A noter, la présence d’un copiste dans certaines toiles d’Hubert Robert, ce qui démontre cette fonction effective du musée. Cependant le Louvre était aussi amené à illustrer la grandeur de la France, pays de la Liberté.

In fine, les gouvernements révolutionnaires ont constamment cherché à agrémenter les collections du musée, en accaparant les biens des émigrés et des organismes religieux, tout en confisquant les œuvres des pays conquis. Les chefs d’œuvre du Vatican, arrivés par centaines à Paris le 27 juillet 1798 furent attribués au Louvre.

L’objectif du musée de devenir la vitrine de la culture universelle fut amplifiée avec l’arrivée au sommet de Napoléon Bonaparte, qui décida d’appeler le musée par son nom en 1803. L’établissement du musée du Louvre a connu une notoriété méconnaissable. Il a offert l’opportunité de créer un espace public pour les chefs d’œuvre, mais il a aussi permis d’appuyer le caractère utile de la culture. Il a servi de modèle aux musées des départements, qui héritèrent d’une partie des butins nouvellement acquis.