On le sait : le smartphone sert à tout. S’il était déjà possible de commander en ligne ses produits de parapharmacie et ses médicaments sans ordonnance, des applications proposent désormais un service de « drive » propre aux pharmacies. Une solution pour gagner du temps et ne plus faire la queue dans les officines.
Faut-il médire des médicaments en ligne ?
Le progrès technologique a beau être inexorable, l’ouverture du secteur pharmaceutique à la vente en ligne, appelée de leurs vœux par les internautes, a généré d’importantes secousses sismiques. Notamment, les craintes de fraude, de contrefaçon et de mauvais usages des médicaments se sont rapidement imposées dans le débat.
En France, depuis 2012, les seuls médicaments autorisés à la vente en ligne par l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament) sont ceux qui se passent d’une ordonnance, suivant la règle instituée pour la vente directe dans les pharmacies (les produits accessibles sur les rayonnages) comme dans les grandes surfaces.
4 000 produits sont concernés, vendus par des sites internet nécessairement affiliés à des pharmacies physiques. Pour le pharmacien qui souhaite se lancer dans le e-commerce, il faut commencer par demander l’autorisation au directeur de l’Agence régionale de santé, puis en informer le Conseil de l’ordre des pharmaciens.
Tant de précautions s’expliquent par le fait que 50% environ des médicaments vendus sur internet sont des contrefaçons, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au mieux, ces produits sont inefficaces ; au pire, ils sont toxiques et vous font passer un sale quart d’heure.
Le « drive » appliqué aux médicaments
Le principal avantage de l’achat en ligne, c’est le gain de temps : plus besoin de se déplacer dans une officine, les produits viennent directement à vous. Les internautes français apprécient la possibilité qui leur est donnée d’acquérir, sans bouger de chez eux, des produits de parapharmacie ou des médicaments sans ordonnance.
Surfant sur cette tendance, des start-up tentent d’appliquer aux pharmacies et à la vente des médicaments sous ordonnance le concept du « drive ». Puisque les restrictions vous interdisent de vous faire envoyer certains médicaments à votre domicile, il vous suffit de les choisir depuis votre canapé avant d’aller les chercher.
Comme pour un fast-food ou une grande surface alimentaire, le principe en est simple : vous commandez en ligne, vous attendez quelques dizaines de minutes, puis vous vous rendez dans l’officine choisie pour retirer vos médicaments.
L’application pharmacie : une solution sécurisante
Ce système du « drive » est rendu plus efficient encore grâce aux applications dédiées qui permettent d’effectuer une commande depuis un smartphone.
Des applications comme Pharmao offrent un service d’une simplicité désarmante. L’utilisateur prend une photo de son ordonnance, sélectionne une pharmacie partenaire de l’application, et valide l’envoi du document. Armé de sa notification de confirmation, il lui suffit d’aller réceptionner sa commande, son ordonnance en main.
Si les officines résistent encore à l’appel des applications mobiles (150 font partie du réseau constitué par Pharmao), leurs hésitations pourraient très vite être vaincues tant les avantages sont nombreux. Et le potentiel marchand est énorme : en 2012, l’Insee recensait 24 000 pharmacies en France.
Des avantages de malade !
Les bénéfices de ce type d’application sont notables autant pour le client que pour le professionnel. Pour le consommateur, le temps gagné est important. D’autant plus que certaines pharmacies ont mis en place des comptoirs dédiés à la commande en ligne, sur le modèle de ce qui se fait en grande surface ou dans les enseignes culturelles.
En moyenne, il faut compter une vingtaine de minutes entre l’envoi de l’ordonnance via l’application et le moment où l’acheteur peut aller récupérer sa commande sur place. Sans faire la queue et sans patienter au comptoir.
Pour le pharmacien, la commande en ligne permet l’anticipation, donc une meilleure gestion des stocks. En outre, il peut profiter de l’espace numérique qui lui est offert sur l’application pour mettre en avant ses promotions sur les produits de parapharmacie. Sans avoir à se préoccuper de la gestion complexe d’un site internet spécifique.
L’application pharmacie répond ainsi à l’évolution naturelle du commerce en e-commerce, dans la plupart des domaines marchands. Les smartphones avaient déjà leurs applications santé – pour se rappeler des heures de prise de médicaments ou mesurer sa fréquence cardiaque et son taux de glycémie –, ils ouvrent désormais la voie aux e-pharmacies.