À une table de poker, on n’est jamais si bien battu que par soi-même : les cartes y importent moins, en effet, que l’attitude du joueur. Raison pour laquelle les professionnels se sont spécialisés dans l’art d’arborer la fameuse « poker face », ce visage absolument neutre qui ne reflète aucune émotion. Toutefois, il existe des signes qui ne trompent pas quand il s’agit de repérer un joueur de poker qui bluffe : en voici 10 !
Le bluff : une règle implicite du poker
Parmi les règles du poker, il en est une qui ne se dit pas : c’est la technique du bluff, qui consiste à jouer comme si l’on avait en main un jeu différent de celui qui nous est échu en réalité. Le but du bluff est de pousser ses adversaires à la faute, pour qu’ils continuent à miser (en leur faisant croire à un jeu faible) ou pour qu’au contraire ils aient peur de poursuivre (en laissant penser à une main forte).
Contrairement aux machines du casino, le poker n’a ainsi rien d’un jeu de hasard. Une grande partie du sel d’une partie réside donc dans la capacité des joueurs à déjouer le bluff des autres. Pour cela, voici 10 signes qui ne trompent pas quand un participant bluffe à la table.
1. Le regard
On dit souvent qu’un menteur détourne les yeux pour ne pas avoir à fixer la personne à laquelle il raconte ses fariboles. Or, au poker, c’est bien souvent le contraire qui se passe : rien ne vaut un bon coup de bluff appuyé par un regard assuré. Si le type en face vous regarde fixement ou se la joue « Big Eyes » au moment où il relance, il est sans doute en train de bluffer. Ou de tomber amoureux.
2. Le sourire
Plus précisément que le sourire : le rictus, cette contraction des muscles de la face, résultat d’un spasme nerveux, qui donne l’impression d’un sourire forcé. C’est ce côté forcé qui doit vous intriguer. Si le joueur, par exemple lorsqu’il répond à une question, esquisse ce léger sourire un peu coincé, il bluffe. Soit qu’il s’amuse de la situation, soit qu’il compense une mauvaise main par une fausse bonne humeur.
3. La confiance
Un joueur qui n’est pas à l’aise a certainement quelque chose à cacher. Mais c’est aussi le cas d’un joueur qui l’est trop ! Le bluffeur, persuadé qu’il ment à merveille, peut se montrer extrêmement détendu. Trop détendu pour que ce soit honnête. Il sourit beaucoup, sifflote, parle plus fort que de coutume, pose vivement ses jetons sur la table, etc.
4. La façon de parler
Pour faire passer un bluff plus facilement, la brièveté et la rareté de la parole sont de mise : il est plus facile de dissimuler un mensonge quand on ne s’exprime pas. Si vous soupçonnez un joueur de bluff, faites-le parler : s’il évite les « je » et les « moi », s’il utilise fréquemment des négations, s’il abrège ses phrases ou au contraire qu’il les allonge à l’infini, c’est que vos soupçons sont justifiés.
5. La respiration
Dans Jurassic Park, on nous conseille de rester immobile pour échapper au T-Rex. Au poker, de même, le bluffeur a tendance à réduire ses gestes, à se figer un maximum, et à ralentir voire bloquer sa respiration pour ne pas attirer l’attention sur lui. Soyez plus malin que le T-Rex : face à un adversaire qui ne respire quasiment pas, soupçonnez le mensonge !
6. Le pouls
Le même bluffeur, ayant su contrôler sa respiration, risque de voir son pouls s’emballer au fur et à mesure que la partie avance. Parce qu’il sait qu’il joue gros, sur un mensonge plus gros encore. Observez les battements de la peau au niveau du cou, où se trouve la carotide. Et si le joueur porte un vêtement ou un accessoire qui cache cette partie de son corps, c’est peut-être qu’il a l’habitude de bluffer.
7. Les gestes (1) : le haut du corps
Il y aurait beaucoup à dire du langage corporel des hommes politiques : quand ils mentent, ils esquissent souvent des gestes qui les rassurent et les apaisent. Idem pour les joueurs de poker qui bluffent. Ce peut être une femme qui se caresse le bras ou le cou, qui tripote ses bijoux, un homme qui se gratte l’arrière de la tête ou qui se passe la main dans les cheveux.
8. Les gestes (2) : les jambes
Contrôler ses expressions, son visage, ses émotions, quand on ment, c’est une chose. Maîtriser le reste de son corps, c’en est une autre. Pendant que le haut du corps reste immobile, il est vraisemblable que la partie inférieure se déchaîne. Pour repérer un bluffeur, soyez attentif à son jeu de jambes : si elles bougent beaucoup, ou qu’au contraire elles se figent, c’est que leur propriétaire sent un danger !
9. Les gestes (3) : le dos
Le mensonge induit une part de psychologie. Le fait de raconter des fables peut se traduire par une sensation de porter un lourd fardeau, avec cette conséquence physique de pousser le menteur à se gratter le haut du dos. Ce type de grattage, avec le bras qui passe par-dessus l’épaule ou sous l’aisselle, peut être un signal fort de bluff. Ou d’une terrible envie de rentrer à la maison.
10. Le « hollywooding »
L’expression « hollywooding » se réfère à une manière de jouer la comédie à la table de poker, par exemple en exagérant un geste. Le bluffeur utilise ainsi la technique du renversement : il prend tous les points cités jusque là et les applique consciencieusement pour donner l’impression qu’il bluffe, alors qu’il ne bluffe pas, ce qui est tout de même un bluff. Vous suivez ?
Pas facile de repérer quelqu’un qui joue à faire semblant de bluffer pour dissimuler le fait qu’il ne bluffe pas et remporter la partie avec une jolie main. C’est pourquoi on donne à cette technique ce nom qui rappelle que la performance, quand elle est réussie, vaut bien un Oscar. Alors, soyez vigilant et tentez de surprendre le premier geste, le geste naturel, celui qui ne ment pas encore !
Maintenant que vous savez repérer le bluff, pourquoi ne pas vous en servir pour bluffer à votre tour ? Suivez ces conseils pour bien mentir à la table de jeu et vous battrez vos adversaires sans ciller !