Oubliez les bouteilles colorées vendues dans les rayons inférieurs des supermarchés, ces whiskies imbuvables sans y ajouter du soda. Et ouvrez votre esprit aux vrais et bons whiskies, à ces vénérables breuvages qui vous laissent dans la bouche un goût de nectar divin. Et apprenez à choisir une bouteille parmi les meilleures au monde.

Quel est le meilleur whisky du monde 1

Le jour où le monde du whisky a tremblé

Lorsque les jurés des World Whiskies Awards ont annoncé le nom de l’heureuse distillerie lauréate du prix du Meilleur Single Malt 2015 de la planète, toute une île a tremblé. Un séisme de magnitude 8 sur l’échelle de la frustration a secoué les secteurs de la Grande-Bretagne où se trouvent l’Irlande et l’Écosse.

Pourquoi une telle réaction d’indignation ? Parce qu’après avoir célébré en 2014 un whisky japonais, le jury a élevé au pinacle en 2015 un whisky… taïwanais ! Nouvelle hérésie. Pire encore : le Kavalan Solist Vinho Barrique est produit par une maison, Kavalan, qui n’existe que depuis 10 ans. Et qui a vendu sa première bouteille en 2008.

En 2015, le meilleur whisky du monde est donc celui-ci. Mais que les traditionnelles distilleries écossaises et irlandaises ne se vexent pas trop. Le Yamazaki Single Malt Sherry Cask l’année dernière, et le Taïwanais aujourd’hui, prouvent que cette merveilleuse eau-de-vie n’a plus de frontières et s’affranchit volontiers des catégories.

Sans remettre en cause le choix de la prestigieuse institution, nous vous proposons de faire une sélection des dix meilleurs whiskies, tous domaines et tous pays confondus : single malt, pur malt, blend, bourbon, scotch.

Quelques notions à maîtriser avant tout

Distillé à partir de l’orge dans ses premiers temps, le whisky s’est adapté aux productions céréalières locales partout où il a été exporté : seigle, blé, maïs ou avoine sont venus renforcer la liste des matériaux de base pour la production de ce spiritueux.

Pendant quatre siècles, il n’a été produit qu’en Irlande et en Écosse – d’où le sentiment d’appartenance jaloux de ces deux nations, qui en sont les berceaux. C’est au début du XIXe siècle que les oiseaux ont quitté leurs nids : poussés par la crise économique, nombre d’Irlandais et d’Écossais s’exilent en Amérique avec, dans leurs chaussettes, la recette du précieux breuvage.

On produit désormais du whisky un peu partout dans le monde : Écosse et Irlande, bien sûr, États-Unis, Canada, France (Jura et Bretagne, notamment), Japon, Taïwan, et même en Australie (Tasmanie) et en Nouvelle-Zélande. L’Inde n’est pas en reste, mais ses qualités restent encore à prouver.

Quel est le meilleur whisky du monde 3

Il y a « whisky » et « whiskey »

Saviez-vous que la prudence est de mise lorsque vous écrivez le mot ? Car « whisky » et « whiskey » sont deux termes différents que les puristes ne vous pardonneront pas d’avoir mélangé. Le « whisky » est le terme générique provenant du scotch whisky, donc d’Écosse. Tandis que le « whiskey » est son appellation irlandaise et américaine.

Les différences entre whisky, scotch whisky et bourbon découlent des ingrédients de base et des méthodes d’élaboration :

  • Le scotch whisky est la recette originale, appelée tout simplement « whisky » ailleurs. En Écosse, le whisky (single malt, pure malt ou blend) doit afficher au minimum 40% de teneur en alcool et avoir vieilli au moins 3 années sur le sol écossais, dans des fûts de chêne. Sa distillation est double, voire triple. La distillation nécessite deux alambics, puis l’affinage est fait dans des fûts de xérès, de Porto ou autres vins.
  • Le whiskey est d’origine irlandaise, élaboré à partir d’orge maltée ou d’orge non maltée. Sa distillation est triple et son temps de maturation plus long (entre 5 et 12 ans).
  • Le bourbon (qu’on nomme aussi « American Whiskey ») est le nom donné au whisky produit aux États-Unis : on l’appelle ainsi parce qu’il a vu le jour dans le comté de Bourbon, dans le Kentucky. Il est distillé en continu dans un alambic à colonne à partir d’un minimum de 51% de maïs additionné d’orge maltée de seigle ou de blé (pour la douceur). Son affinage se fait en fûts de chêne neufs, et son vieillissement est d’au moins 2 ans.

Faire la différence entre « malt », « blend » et les autres types

Une fois que vous maîtrisez les différences nominatives, il vous reste à comprendre pourquoi les étiquettes s’évertuent à utiliser des termes distincts qui ne cessent de compliquer votre choix. Les voici expliqués :

  • Le whisky « single malt » est élaboré exclusivement à partir d’orge maltée qu’on a distillé une ou plusieurs fois ;
  • Le « blend » consiste en un assemblage de whisky de grain et de « single malt » ;
  • Le « pure malt » est une dénomination astucieuse sur laquelle jouent certains « blended » pour passer pour ce qu’ils ne sont pas ;
  • Le whisky tourbé tire son nom de la tourbe utilisée pour le séchage de l’orge maltée, et confère à la boisson un goût fumé plus ou moins prononcé ;
  • Le whisky iodé est un spiritueux produit au bord de la mer, et dont les saveurs sont volontiers salines et iodées.

De très bonnes explications sur ces distinctions sont disponibles sur cette page.

Quel est le meilleur whisky du monde 4

Alors, quel est le meilleur whisky ?

Finalement, quel est le meilleur whisky ? Nous avons choisi de mettre en valeur ces cinq marques, choisies parmi une sélection hétérogène de pays et de goûts :

  • Auchentoshan Three Wood, 43% : trois fûts utilisés pour le vieillissement. Charnu et tendrement herbacé.
  • Dalmore 15 ans, 40% : affiné dans trois types de fûts. Riche et gourmand.
  • Dalwhinnie 15 ans, 43% : un whisky doux et floral au tempérament marqué.
  • Jack Daniel’s Gentleman Jack, 40% : un Jack, mais accentué d’un goût légèrement suave.
  • Jura Superstition, 43% : arômes de miel et de pin, légèrement tourbé.
  • Miyagikyo 15 ans, 45% : fin et peu tourbé, mais élégant comme tous les Nikka.
  • New Zealand Whisky 15 ans DoubleWood, 40% : onctueux, charnu, ample et fin.
  • Old Pulteney 12 ans, 40% : maritime et fruité, vieilli dans des anciens fûts de chêne américain.
  • Tullamore Dew Old Bonded Warehouse, 46% : un whiskey doux, fruité et légèrement épicé.
  • Yamazaki 12 ans, 43% : une pointe d’arômes floraux et fumés.

Si vous débutez en whisky et que vous n’avez jamais bu autre chose qu’une bouteille de supermarché à prix coûtant, nous vous conseillons de démarrer avec un bourbon bien digne (le Gentleman’s Jack est parfait) ou de consolider vos papilles gustatives à l’aide d’un Irlandais accessible (Tullamore Dew).

N’importe quel Japonais fera l’affaire (surtout Nikka et Yamazaki), puis vous pourrez passer aux Écossais et aux whiskys plus spécifiques (Nouvelle-Zélande, Australie), mais aussi plus coûteux.