Chaque année, le carnaval de Rio rassemble sur cinq jours plusieurs millions de spectateurs. Chants, danses costumées, musique, et chars décorés se succèdent dans cet événement haut en couleur reconnu dans le monde entier. Articulé exclusivement autour de la samba, le carnaval de Rio jouit d’une renommée mondiale, et a permis de faire connaître et de démocratiser ce style de musique et ses danses sur tous les continents. Ainsi, comprendre l’histoire du carnaval de Rio, c’est d’abord comprendre l’histoire de la samba.

La Samba, des bidonvilles de Rio jusqu’au succès mondial

Un métissage rythmique

A l’instar du blues et du jazz aux États-Unis, la samba trouve ses racines dans l’esclavage, et plus précisément dans son abolition. Au début du XXème siècle se forment des bidonvilles au pied de Rio de Janeiro, construits par les anciens esclaves venus en quête de travail. La samba naît du métissage rythmique issu de ces bidonvilles, où les habitants ont amené leurs danses et leurs percussions africaines.

L’essence de la samba repose dans la joie de vivre, le rythme et les couleurs, et devient une nouvelle forme d’expression dans le même esprit que la capoeira, née à la même époque. Ces deux mouvements constituent encore maintenant l’un des piliers de la culture brésilienne.

Dans le bidonville de Rio, les anciens esclaves se regroupent au début par origine ethnique, et jouent lors de leurs fêtes et cérémonies religieuses. Finalement, les mélanges et les déplacements de population font apparaître de nouvelles formes rythmiques à l’origine la samba. A la fin des années 1920, les premières écoles de samba se créent, et prospèrent au fil des décennies.

Chaque école choisi ses propres couleurs, développe ses propres manières de jouer, et se crée sa propre identité. Les défilés qu’elles organisent à leurs débuts évoluent en compétitions. Le carnaval de Rio est né de cet héritage, et est aujourd’hui la plus grande compétition de samba au monde.

La démocratisation de la samba

Dans les années 1960, les classes moyennes s’associent aux écoles et aux carnavals pour créer de nouveaux courants esthétiques. En parallèle, la samba commence à être influencée par la culture populaire, à l’instar de la musique pop. Avec le temps, les enjeux financiers de la samba pour les écoles, les carnavals et les municipalités brésiliennes sont deviennent énormes, et devient la source d’investissements importants qui contribuent à sa démocratisation. Le carnaval de Rio prend donc une toute autre ampleur à partir de cette période.

La samba traverse l’Océan Atlantique par plusieurs billets : l’esprit festif et bon vivant des carnavals leur permet d’apparaître en Europe. La France verra la création de sa première école de samba dès 1975.

D’autre part, jusqu’à 1985, beaucoup de brésiliens vont fuir leur pays à cause de la dictature militaire, propageant ainsi la samba en occident. Enfin, la samba continue d’évoluer sous l’influence d’autres courants musicaux développant des sous-genres comme la samba-rock et la samba-funk qui contribueront également à faire connaître la samba.

La samba aujourd’hui en France

Aujourd’hui, que ce soit au niveau de la musique ou de la danse, la samba est plus populaire que jamais en France. Il existe plus de 300 clubs, associations et écoles de samba, en France métropolitaine et en Outre-Mer. Le Carnaval de Rio étant l’un des événements télévisuels parmi les plus importants : deux milliards de téléspectateurs à travers le monde, mais n’est toutefois pas encore diffusé en France, si ce n’est sur le web.

Sur Internet Un portail web est entièrement dédié à ce pilier de la culture brésilienne et alimenté par des dizaines de passionnés. Dans le même esprit les fans de samba trouveront leur compte sur le tumblr Bonjour Samba qui poste chaque semaine des vidéos d’artistes qui ont laissé leur empreinte dans ce courant musical.