La pratique d’une langue étrangère – et notamment l’anglais – est une des données clés du développement international d’une entreprise. Or, une enquête de l’IFOP de janvier 2009, révélait déjà que près de la moitié des cadres français éprouvaient de la difficulté à se sentir parfaitement à l’aise, face à une autre langue. Retour sur nos difficultés et nos solutions.

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Des blocages physiologiques et géographiques

Chaque langage suit une partition propre, animée par des hauteurs de son, des rythmes différents et des points d’appui spécifiques. Une structure sonore, que l’on appelle la « bande passante » de la langue. Et les travaux d’Alfred Tomatis, un spécialiste ORL, à la fois médecin et chercheur, en ont définis précisément les différentes plages.

La bande passante de la langue française – qualifiée d’étroite – serait, en réalité, construite autour de deux plages distinctes, 100 – 300 hertz et 1 000 – 1 800 Hz. Or, si  la langue de Shakespeare est aussi difficile pour nous, Français, à appréhender, c’est notamment parce qu’elle se situe sur une fréquence totalement différente : évoluant entre 2 000 et 12 000 hertz, elle n’offre aucune plage commune avec notre langue. L’américain sera déjà plus facile à assimiler, étant donné que sa fréquence est plus grave : elle débute à 1 500 Hz. A noter que le russe bénéficie de la bande la plus large – allant de 400 à 12 000 Hz – prédisposant ses natifs à une excellente « oreille »…

Par ailleurs, il faut savoir que chaque individu perçoit aisément, les sons qui interviennent à l’intérieur de sa bande passante car l’oreille interne se développe avec la langue maternelle. Et lorsque l’on constate que le Français dispose de la bande la plus étroite, cela met en lumière nos difficultés, quant à l’apprentissage de l’anglais.

Enfin, il existe des blocages d’ordre géographique. En effet, l’Allemand ou encore, le Scandinave éprouvera moins de difficultés à manier la langue de Shakespeare, parce que, l’un comme l’autre appartient au groupe anglo-saxon de langues, au même titre que l’Anglais. De même, le Français sera plus à l’aise, avec l’espagnol ou l’italien, du fait de l’appartenance commune de ces trois nations, aux langues latines…

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Les solutions pour développer notre anglais

L’apprentissage des langues est une discipline qui requiert du temps, de la régularité et surtout, une immersion et mise en pratique constante. A l’école, dès le plus jeune âge, l’anglais devrait être dispensé dans le même volume d’heures que le français, afin de faciliter la progression de son parler dans l’Hexagone. Un cursus scolaire, complété par des modules en anglais, à l’Université.

Au niveau professionnel, les concours administratifs devraient – au plus vite – prévoir une valorisation de l’anglais, de manière à répondre aux besoins grandissants, notamment sur le marché du travail.

Dans la sphère privée, et face aux manques de compétitivité des Français à l’international, en la matière, les entreprises devraient inciter leurs salariés à pratiquer l’anglais. Cela suppose forcément le recours à des formations, à tous les échelons de la société. Or, pour combattre les blocages physiologiques et géographiques mentionnés plus haut, il est primordial d’entreprendre des efforts significatifs sur le long terme, en usant de méthodes axées sur l’écoute, la sonorité et la pratique régulière.

Une immersion que l’on peut initier, dans le cadre professionnel mais aussi personnel, en privilégiant le recours aux sous-titres en français, lors de la diffusion de films ou de séries.

A l’heure d’une économie globalisée, l’apprentissage de l’anglais – mais pas exclusivement – est l’assurance de favoriser un outil de communication internationale, qui sera aussi un atout pour l’entreprise et qui lui permettra de renforcer sa compétitivité et son développement mondial.